« Une vision commune de nos cours d’eau », la première chronique scientifique du Musée

« Une vision commune de nos cours d’eau », la première chronique scientifique du Musée

27 janvier 2022

Les chroniques scientifiques du Musée - En collaboration avec des chercheurs passionnés

Une vision commune de nos cours d’eau

Par Simon Tremblay, géographe et candidat à la Maîtrise en études et interventions régionales

Notre région est connue pour la proximité que nous avons avec les rivières. Depuis l’époque de la drave, nous entretenons à leur égard un imaginaire de grandeur, de nature sauvage et d’exploration. Cette proximité avec l’eau est encore manifeste aujourd’hui chez les adeptes de pêche sportive, de canoë-camping et de baignade. Toutefois, l’état de santé de certaines de nos rivières est menacé par les infrastructures que nous dressons sur leur chemin. Dans la région naturelle du Saguenay–Lac-Saint-Jean, la plus grande menace pour la santé des cours d’eau est l’accumulation de vieux ouvrages hydrauliques, de gabions en berge, d’ouvrages en béton et d’enrochements. Ceux-ci font obstacle au processus naturel de l’érosion des berges, en plus de créer des environnements artificiels et écologiquement plus faibles.

Revoyez ma conférence du 25 janvier dernier sur le Facebook Live du Musée du Fjord.

Dans le cadre de ma maîtrise en études et interventions régionales à l’UQAC, j’ai le mandat de dégager une vision commune pour la gestion future de nos cours d’eau. Une série de mesures concrètes sont envisagées au Québec pour améliorer l’état de notre environnement fluvial, y compris le retrait du béton et des enrochements de nos rives. Ces mesures sont non seulement pertinentes pour l’environnement, mais elles sont aussi rentables économiquement en raison du faible entretien qu’elles demandent, en plus de nous redonner un accès aux rives, et ce, directement dans nos milieux de vie. En prenant en compte l’état actuel de nos rivières, je demanderai à la population lesquelles de ces mesures sont acceptables, selon elle, et à quels endroits.

Mon projet de maîtrise se concentre sur la rivière à Mars pour trois raisons. Premièrement, j’ai toujours eu un intérêt pour la rivière à Mars et pour La Baie, ce qui m’a poussé à entreprendre ces études. En étudiant l’histoire régionale, j’essaie de remettre en perspective le futur de la rivière, comme sur une ligne du temps dont l’avenir est encore à construire. Deuxièmement, j’ai la chance de collaborer avec l’organisme Contact Nature, qui est un exemple à suivre pour la mise en œuvre d’une saine gestion des cours d’eau au Québec. Nous travaillons de manière conjointe pour améliorer l’accès au cours d’eau ainsi que pour concilier la protection de l’environnement avec les pratiques de loisir de la population. Troisièmement, si nous travaillons sur la rivière à Mars, c’est aussi parce que nous voulons poser des actions concrètes pour la rendre plus naturelle dans les prochaines années. La vision de la population est dès lors primordiale, et je souhaite l’amener à s’exprimer.

À cet effet, j’ai envie de présenter à la population, lors d’une conférence d’une heure, nos possibilités pour restaurer les processus naturels de nos cours d’eau. Dans la prochaine année, j’aimerais entendre la voix d’hommes et de femmes, de pêcheurs, de résidents de La Baie, de randonneurs, d’artistes ou d’amoureux de la nature qui entretiennent une relation particulière avec la rivière à Mars et qui souhaitent la partager. Il est plus que jamais important de le faire pour se doter d’une vision commune de notre environnement!

Simon Tremblay, géographe, B. Sc., candidat à la Maîtrise en études et interventions régionales (UQAC)

Pour me joindre : simon.tremblay20@uqac.ca